Chemin de Stevenson : Epilogue

Du chemin de Stevenson, je retiens avant tout la beauté et la diversité des paysages traversés, le caractère volcanique, montagneux et forestier et la richesse du patrimoine.

L'itinéraire étendu, du Puy-en-Velay à Alès, traverse un réseau hydrographique d'une incroyable densité, ce qui justifie le surnom de "château d'eau de la France" prêté au Massif Central. Le GR 70 suit ou franchit ainsi la Loire et son affluent l'Allier, le Chassezac affluent de l'Ardèche, le Lot et le Tarn principaux affluents de la Garonne ou encore le Gardon du Gard, affluent du Rhône !

Les montagnes et vallées offrent des vues panoramiques que le beau temps tout au long du parcours a rendu exceptionnelles.

La période choisie - de fin mai à début juin - s'inscrit dans la période de floraison du genêt, touches jaunes omniprésentes dans le décor dominé par vert des sapins, des pins sylvestres et de la callune.

Sur des terres de gastronomie, j'ai savouré de nombreuses spécialités parmi lesquelles mon palais se remémore les lentilles du Puy, la verveine du Velay en sorbet, les nombreuses déclinaisons de la châtaigne en kir, glace, saucisse, crème ou encore moelleux, les délicieux fromages, de la brique du Gévaudan au pélardon du Languedoc en passant par le Bleu des Causses.

Entre 6.000 et 7.000 pèlerins suivent bon an, mal an, les traces de Robert-Louis Stevenson et Modestine. La tradition se perpétue avec des marcheurs accompagnés d'ânes.

Au-delà de la manne touristique, l'esprit Stevenson anime le circuit de grande randonnée dans les villages traversés : des enseignes de commerçants et artisans, des peintures dans les rues, des décorations dans les jardins ou les maisons des particuliers témoignent de l'aventure de l'écrivain voyageur.

De nombreux hébergements accueillent le randonneur, à l'instar des lieux très variés où j'ai passé une nuit, du gîte à la chambre et table d'hôtes, du monastère à la roulotte, de l'auberge au chalet.

Cette densité de logements permet d'organiser les étapes en fonction de sa condition physique et du poids de son sac, sachant que la malle postale, les réseaux de car et de train peuvent faciliter le transport des personnes et des bagages pour ceux qui le souhaitent.

J'ai opté pour un parcours complet en 11 jours et 10 nuits, ce qui nécessite plusieurs étapes supérieures à 30 kilomètres. En tenant compte des détours et des variantes (notamment le lac de Naussac, l'abbaye de Notre-Dame-des-neiges et le hameau de Mijavols), la distance totale de ma randonné dépasse 280 kilomètres.

En plus des deux sommets principaux (le Pic de Finels à 1.699 mètres et signal du Bougès à 1.421 mètres), le chemin bien balisé évolue pour l'essentiel aux alentours des 1000 mètres. Les dénivelés positif et négatif s'avèrent importants en raison de la succession de nombreuses montées et descentes au cours d'une même étape. Il ne faut pas négliger l'effort exigé par le terrain (portions de bitume, rochers, rocaille) et par la chaleur que j'ai rencontrée en particulier dans la seconde moitié du parcours.

Incontournable, la lecture préalable ou simultanée du récit "Voyage avec un âne dans les Cévennes" ("Travels with a donkey in the Cevennes") renforce le contexte historique et littéraire qui confère à la randonnée un charme singulier.

Un Topo Guide est consacré au chemin de Stevenson (GR 70 - Réf. 700) avec une toute nouvelle édition parue en juin 2015.